Benim Anado-lou-m/Mon Anatolie...

Cet été j'ai fait une sorte de stage dans une organisation de défense de droit de l'homme à Ankara: Mazlumder. J'ai rencontré là-bas, pas mal de personnages sortis de romans . Voici l'exemple d'une journée à Mazlumer :

Le 22 juillet 2008

La matinée était calme à Mazlumder. Dans l'aprés-midi, j'ai discuté avec un réfugié kurde-irakien. Il vivait en Espagne, mais il était déjà passé par Grenoble, Lyon, Lille, Montpellier, Marseille et même Chambery!
il a quitté l'Irak en 2004. Il n'y retournera que pour "visiter".

En partant de Mazlumder j'ai retrouvé Hüseyin au café Babacan. Il y avait un congrés du DTP (principal parti kurde) la veille à Ankara et beaucoup d'homme politique kurdes étaient à notre table. Il y en avait un qui était magnifique. son visage était ridé d'une trés belle manière, j'étais assez mal çà l'aise de le regarder autant en buvant mon thé. Il avait bien plus de 50 ans et tout le charisme qui peut aller avec...
Un autre homme de la table était le président du DTP à Van. Ils m'ont raconté plein de trucs plus ou moins loufoque sur Mitterand, il serait par exemple né au kurdistan irakien puis adopté par des français...Ils aiment aussi beaucoup Danielle Mitterand.
Au début nous étions juste cinq à discuter, puis au fur et à mesure, on écartait nos tabourets de la table pour acceuillir les nouveaux buveurs de thé... jusqu'à ce que la table ne serve plus a rien. "

Le DTP est toujours menacé d'interdiction par la Cour Constitutionelle turque.   

CIMG6405Aujourd'hui c'est le "Cumhuriyet day", l'anniversaire de l'instauration de la République en Turquie quoi . Ca fait 85 ans cette année. Il y a des drapeaux turcs un peu partout dans la ville, devant tous les batiments administratifs... et même les batiments en tout genre...
Bon, à l'apart on est 2 arabes et 1 européenne, donc l'anniversaire de la République turque, ca se traduit par un bon repas... et c'est à peu prés tout.
Aysel (assistée par Ceylan qui fut elle même un chouya assistée par moi) nous a fait des sarmas avec des feuilles de choux. Les sarmas c'est ce qu'on apelle communément en France "des feuilles de vigne avec du riz dedans". Là la feuille de vigne était donc remplacé par du choux et c'était absolument lezzetli : délicieux.
 

  C'est ma 4e année d'étude, et en tant qu'étudiante j'ai jamais aussi bien manger qu'en Turquie. On habite tout prés du pazar et une fois par semaine on peut aller s'acheter plein de produits frais pour des sommes dérisoires.
Les repas sont  vraiment des moments conviviales à l'apart'. On installe une grande nappe par-terre et on mange sur des coussins. La plupart du temps on pose une grosse assiette par plat et chacun picore ce qui lui fait envie, et en même temps, on se sert le thé... A l'apart on boit surtout du thé arabe, il est moins fort que le turc et au moins on peut éviter d'y mettre trois sucres dedans...

Mes colocs ont toutes les deux passé leur enfance en Turquie mais elles se sentent malgrés elles toujours un peu etrangères sur ce plateau d'Anatolie. Elles avaient jamais eu aussi froid avant de venir ici a Eskisehir pour faire leurs études.  Assez souvent  quand on sort avec Ceylan pour faire des courses "ou quelques choses comme çà", les vendeurs nous demandes d'où je viens et d'où elle vient. "C'est mon accent".  Il y a des mots qu'elle prononce avec difficulté. Quand je lui ai dit que je m'apellait Lou elle m'a répondu un truc du genre "ouhla il faudra que je rallonge ton nom car pour moi c'est dure de prononcer les "L" comme ca". Du coup elle m'apelle Loulette ou Louletta. je sais pas vraiment ec que ca change pour sa prononciation mais elle préfère etpus moi je préfère aussi.
Bref, ce soir mes colocs n'iront pas "voir les feux d'artifice" qui sont tirés pour l'anniversaire de la République turque, elles sont occupées à danser sur de la musique arabes dans l'apart' ...  : )

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Les voyages ca change les gens... c'est pas nouveau, moi ca me donne encore plus envie d'écrire et de partager ce que je vois tous les jours. Ca fait un presque 4 mois que je suis en Turquie... j'ai plein de choses a dire, mais je vais y aller Yavas yavas... (doucement doucement )...
    Dés le début, on se sent en Turquie, même un peu avant l'aéroport.
Cette année au mois de fevrier, je me rendais en Turquie pour la 3eme fois. j'attendais ma correspondance a Francfort. J'étais la seule etrangère dans le terminal... tous le monde parlaient turc, en famille, entre amis, entre hommes et femmes d'affaire en costard... déjà je me sentais un peu arrivée...
Puis vient l'aterrissage a l'aéroport Atatürk d'Istanbul, on voit la ville d'en haut, avec toutes ces lumieres, on se demande où est ce que l'avion va trouver un place pour aterrir...
Ce sentiment d'être arrivé a destination retombe quand on rentre dans l'aéroport. De nouveau on entend un peu de toutes les langues, on attend ses bagages, on passe la porte, Il y a une foule de gens que je n'ose jamais regarder dans les yeux. A chaque fois que je passe cette porte je rase les murs avec mon enorme sac sur le dos.

C'est quand on passe la 2e porte, celle qui mène dehors, qu'on prend un taxi jaune avec un chauffeur qui fume comme un pompier, que l'on voit les minarets a l'horizons,c'est là qu'on réalise qu'on a changé de territoire.
     
Quand j'ai atérri à Ankara fin juin, je savais à quoi attendre plus ou moins de la Turquie. Mais j ai realisé que a l'aterrissage que c'était pour un peu plus d'un an. La premiere nuit fut bizare. Je connaissais pas Ankara du tout. pour moi c'était une ville au milieu du desert. Je l'avais vu depuis un avion qui faisait Nevsehir Istanbul et on aurait dit une capitale fantome.
    Ma premiere nuit était dans le quartier d'Ulus, le plus ancien, le plus grouillant, le plus authentique certainement.
La rue a fait du bruit pendant toute la nuit... Ankara n'est pas une ville fantome, j'ai eu presque tout l'été pour m'en rendre compte.
   
Il y toujours au moins une soixentaine de personnes pour traverser la grande sur le boulevard à coté de Güven park. Il y a toujours une cinquantaine de dolmus (minibus de transport en commun) pour s'engager sur la même route. Il y touojurs une foule grouillante dans les rues de KIzIlay, Il y a toujours plein de jeunes cools au Piedra pub, il y a toujours pleins de Kurdes au Babacan café et il y a toujours des vendeurs de simits a chaque coins de rue. 3 simits pour 1 lyra le matin, 7 simits pour 1 lyra le soir...
   
    j'avais écris cà une semaine apreés mon arrivée à Ankara :
"Ankara est une ville qui me plait, je ne connais que  KIzIlay (quartier)  et encore ...Ulus (un autre quartier)  a l'air particulier. La derniere fois quand on revenait de l'aéroport avec Ali et son pote Orhan, un gars a embrasser Orhan sur la bouche"